La demi-finale aller de la Coupe de la confédération entre le RS Berkane et l’USM Alger a été annulée, ou a minima reportée, dimanche 21 avril. En cause : un maillot du club marocain sur lequel figure une carte éminemment politique qui n’a pas plus aux autorités algériennes, lesquelles ont décidé de confisquer les tuniques à l’aéroport.
Des images de tensions, des informations contradictoires entre médias algériens et médias marocains, des maillots saisis à deux jours d’une rencontre et au final… un match annulé. Pour une affaire de politique et de maillots, la demi-finale aller de la Coupe de la confédération entre l’USM Alger et le RS Berkane qui devait avoir lieu ce dimanche soir ne se jouera pas, ou en tout cas pas tout de suite.
Le club marocain avait, à l’origine, fait le voyage en avion vendredi pour jouer son quart de finale. Problème, sur les réseaux sociaux, des images des joueurs, qui semblent au premier abord bloqués à l’aéroport d’Alger, ont fleuri. D’autres vidéos sont publiées dans la foulée sur lesquelles on voit la tension monter entre le staff, les joueurs et ce qui parait être la sécurité de l’aéroport.
Chronologie d’une affaire géopolitique avant tout
L’origine de la montée de température ? Les bagages du club de Berkane, a minima les maillots, ont été saisis par la douane à l’aéroport, car y figure une carte du Maroc au milieu du torse. Cette dernière comprend le Sahara occidental, territoire considéré indépendant par l’Algérie. Une affaire géopolitique, donc. Plusieurs médias algériens ont assuré de leur côté que les joueurs n’ont jamais été retenus contre leur gré, que seulement les dirigeants du club ont été sommés de rester à l’aéroport pour trouver une solution. Ce seraient donc les joueurs qui, d’eux-mêmes ou sous l’impulsion de leur direction, seraient restés à l’aéroport pour peser sur les négociations.
Selon les informations qu’un camp et l’autre laissent filtrer par médias interposés, des négociations et des réunions auraient été engagées. D’après Radio Mars, qui cite une de ses sources sur place sans préciser laquelle, la première a été interrompue au bout de quelques minutes par les autorités algériennes venues mettre la pression sur les dirigeants de Berkane et les représentants de la CAF présents pour jouer les intermédiaires.
Plus tard, il est assuré par des médias algériens que le club marocain a refusé de jouer avec un patch sur le maillot, cachant la carte source de discorde. S’il est impossible d’avoir une vraie visibilité sur la situation, une chose est sûre : les deux parties campent sur leurs positions. D’ailleurs, Walid Sadi, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), a pris position dans le dossier : « La réponse de l’Algérie est stricte et nous refusons de laisser jouer le RS Berkane sous ce maillot. Notre position est claire et nous ne reculerons pas et nous sommes prêts à tout. » Il a par ailleurs assuré que la FAF avait acheté des maillots pour l’occasion, afin d’éviter toutes tensions en amont du match.
Une déclaration ferme malgré la décision de la CAF, dans la journée de samedi, via une missive signée Emad Chenouda, responsable des compétitions interclubs, réaffirmant le droit du club marocain d’« utiliser les maillots pendant le match ». Dans sa lettre, il a également enjoint les autorités algériennes à « libérer l’équipement en question de la douane de manière urgente ». Sauf que rien ne bouge. En début de soirée, les deux clubs publient bel et bien des images de leurs joueurs se dirigeant vers le Stade du 5 juillet 1962 ou en briefing tactique avant le match, comme si de rien n’était. Les diffuseurs sont en place, les spectateurs gagnent progressivement leurs sièges.
Et ce qui devait arriver arriva. L’information tombe pour ramener tout le monde à la réalité : Berkane refuse de participer au match en l’absence de son jeu de maillot. Seule certitude, aucune solution n’a satisfait les dirigeants marocains. Pour le moment, aucune information n’est disponible sur les suites de cette décision, si le match est perdu sur tapis vert pour l’une des deux équipes ou s’il sera à rejouer.
Avec RFI.fr