Aliou Badji serait-il victime du changement d’entraîneur récemment intervenu à Al Ahly ? Tout porte à le croire. En tout cas, depuis le départ du Suisse René Weiler, remplacé par le Sud-Africain Pitso Mosimane, l’attaquant sénégalais cire les bancs.
Aliou Badji a été transféré à Al Ahly, lors du mercato de janvier dernier, venant du Rapid de Vienne. L’attaquant sénégalais de 23 ans a paraphé un contrat de 4 ans et demi avec le club mythique égyptien.
Brillant pour ses débuts et s’étant vite intégré, Aliou Badji a participé activement au titre de champion remporté par son nouveau club en s’offrant 4 buts et 6 passes décisives en 16 matchs disputés. Des performances réalisées avec le technicien suisse René Weiler, nommé en août 2019.
Mais coup de tonnerre : en octobre dernier, René Weiler, ancien coach d’Anderlecht, quitte Al Ahly. Deux semaines après avoir remporté le titre en Egypte et trois semaines avant les demi-finales de la Ligue des champions, le Suisse a décidé de ne pas prolonger son contrat malgré l’intervention du président du club, Mahmoud Al-Khatib, qui a tenté de le convaincre de rester au moins jusqu’à la fin de la Ligue des champions, mais en vain. Le Suisse qui a maintenu sa décision ayant décidé d’activer une clause pour quitter son poste.
Le départ de Weiler, un tournant
Weiler est remplacé par Pitso Mosimane. Libéré par son club de Mamelodi Sundowns pour services rendus, le technicien sud-africain qui a signé pour 2 ans, fort de ses 5 titres de champions d’Afrique du Sud et surtout d’une Ligue des champions en 2016, débarque au Caire en pleine demi-finale de la plus prestigieuse des compétitions du continent.
Une belle vitrine pour tout joueur, mais que Aliou Badji n’a pu découvrir. Le départ de son ancien coach ayant été fatal pour le Sénégalais. En effet, comme par hasard, l’arrivée de Pitso Mosimane va plomber l’élan de l’ancien du Casa Sports qui espérait goûter aux émotions fortes d’une participation à une Ligue des champions, surtout à ce stade tant prisé des demi-finales.
Conséquence : contre le Wac, à l’aller comme au retour, Aliou Badji a été «oublié» sur le banc. Il est vrai que ce n’est pas facile de rivaliser en attaque avec des «monstres» comme Walid Azarou et Marwan Mohsen. Mais cela n’explique pas la «mise à l’écart» d’un joueur qui, en peu de temps, a su montrer de vraies qualités d’avant-centre.
Des bisbilles avec le directeur technique du club agitées
Pour en savoir plus, Le Quotidien s’est approché d’un proche du joueur. Le constat est le même. «C’est vrai que Aliou n’est pas bien en ce moment. Il n’a pas trop le moral. Comme vous, nous avons en effet fait le même constat. Depuis le changement d’entraîneur, il ne joue plus. Il est vrai qu’une demi-finale de Ligue des champions, c’est le haut niveau et certains cadres de Al Ahly y tiennent pour se faire voir. Mais par exemple : lors de la demi-finale retour, il y avait de la place quand on sait que les dés étaient pipés pour le Wac très tôt menés par Al Ahly qui avait fait l’essentiel à l’aller (2-0, retour 3-1). Mais on n’a pas vu l’ombre de Aliou. J’ai donc vraiment du mal à comprendre la mise à l’écart de ce joueur qui a pourtant montré des qualités d’attaquant appréciées par tout le monde», martèle notre interlocuteur. Qui révèle : «Personnellement je refuse de mettre tout sur le dos du nouveau coach. Et selon les informations que nous détenons, c’est le directeur technique du club qui lui met les bâtons dans les roues. A quelle fin ? Avec la complicité du nouveau coach, obligé de s’aligner aux desiderata du directeur technique ? Attendons la suite pour y voir plus clair.»
En tout cas, après la joie, c’est la galère pour le joueur formé au Casa Sports et qui, en dépit de ses problèmes internes, a pourtant vu son club se qualifier en finale de la Ligue des champions. Une occasion pour Aliou Badji de suivre les traces de ses aînés Salif Diagne et Moussa Ndaw, seuls Sénégalais à remporter le trophée continental le plus prestigieux (voir Le Quotidien du 24 octobre 2020).
Mais encore faudrait-il que l’attaquant sénégalais soit au moins sur la feuille de match le 27 novembre, date de la finale. Ce qui est loin d’être gagné. A moins que d’ici là…
Avec lequotidien