Un match normal. La Côte d’Ivoire a dû apprécier. Habitués aux scénarios invraisemblables et aux retournements de situations en tout genre depuis le début de la Coupe d’Afrique des Nations, les Eléphants ont dominé la République démocratique du Congo (1-0) au terme d’un match presque standard.
Résultat : les Ivoiriens sont désormais finalistes de « leur » CAN et retrouveront le Nigeria, dimanche, qu’ils ont déjà affronté en poule, afin de conclure en beauté un parcours atypique où toutes les émotions ont fabuleusement cohabité.
Les Ivoiriens reviennent de loin
Il y a deux semaines, un peu plus, la Côte d’Ivoire pleurait. Blessée. Humiliée. Terrassés à domicile par la Guinée équatoriale (0-4), les Eléphants s’imaginaient déjà prendre la porte dès le premier tour, quelques jours après avoir chuté contre le Nigeria (0-1). Mais un improbable concours de circonstances a permis aux Ivoiriens d’arracher in extremis, en tant que dernier meilleur troisième, le seizième ticket pour les 8es de finale.
«C’est énormément d’émotion parce que, quand on repense à tout notre parcours, cela a été difficile. Aujourd’hui, d’avoir gagné sans avoir eu les mêmes épreuves que lors des autres matchs, c’est une fierté. On a aussi retrouvé notre feeling avec les supporters et on espère que tout le monde va pouvoir profiter. (…) On sent que l’équipe a montré encore une fois un nouveau visage avec de la solidité et des vraies valeurs retrouvées», a savouré Seko Fofana en zone mixte après la qualification des siens en finale.
Car après cet improbable destin en phase de groupes, la Côte d’Ivoire a dû à nouveau composer contre les éléments. Menés en 8es de finale par le Sénégal, favori à sa succession, les joueurs d’Emerse Faé – débarqué au pied levé en cours de compétition – ont trouvé le moyen d’arracher la prolongation, puis la qualification en quarts après la séance de tirs au but. Rebelote au tour suivant. Handicapé par l’expulsion d’Odilon Kossonou et mené au score à 20 minutes du terme par le Mali, le pays hôte s’est fait violence pour égaliser contre vents et marées, puis décrocher la qualification dans les ultimes instants de la prolongation.
Fofana n’oublie pas Gasset
Et comme si le scénario hollywoodien des rencontres n’était pas suffisant, il y a aussi toute un storytelling humain derrière ce parcours. Sélectionneur en début de compétition, Jean-Louis Gasset n’a pas résisté à la claque reçue contre la Guinée équatoriale. Et alors que la Fédération ivoirienne a fait le forcing pour obtenir le prêt du sélectionneur de l’équipe de France féminine Hervé Renard, ce qui ne s’est pas concrétisé, Emerse Faé a pris cette équipe malade en main et l’a guérie en quelques jours. Reconnaissant, Fofana soulignait d’ailleurs le travail de l’ancien adjoint de Laurent Blanc.
«On a énormément de reconnaissance par rapport à ce que Jean-Louis Gasset a pu faire avec le groupe. Je pense qu’on est dans la continuité de son travail. Le groupe, c’est lui qui l’a sélectionné. Peut-être qu’il fallait passer par cette épreuve pour donner un déclic à cette équipe, mais je pense honnêtement que s’il avait été là, ça aurait été la même chose. On a une grosse pensée pour lui et je sais qu’il a une grosse pensée pour nous. Les au revoir ont été difficiles, avec énormément d’émotion, des pleurs et aussi énormément de paroles. On savait qu’on devait le faire aussi pour lui. Je pense qu’il participe aussi à cette victoire», a commenté le milieu de terrain d’Al-Ettifaq. Ne reste qu’à enfoncer le clou face aux Nigérians en finale. Quoi de mieux qu’un bon coup du marteau pour ce faire ?
Avec Maxifoot