Champion d’Angleterre avec Liverpool, John Barnes a déclaré que s’il avait été noir, Jürgen Klopp aurait été viré lors de ses deux premières années au club.
C’est une réaction qui fait du bruit du côté de la Premier League. Invité à s’exprimer lors d’une longue interview donnée ce jeudi au site PlayOJO, John Barnes s’est fendu d’une sortie cash, pleine de franchise. A l’heure où la lutte contre le racisme devient un sujet majeur dans le football anglais, celui qui a été sacré champion d’Angleterre avec Liverpool (1990) est apparu peu optimiste quant à l’évolution des choses dans le bon sens.
Et pour étayer sa démonstration, Barnes n’a pas hésité à mettre en avant le cas de Jürgen Klopp du côté de Liverpool. « Je vais prends Klopp comme exemple. Était-il en plein succès durant ses deux premières années au club, avec vingt-cinq points de retard sur la tête du classement à un moment ? Nous pensions malgré tout que c’était l’homme de la situation. Mais dans des circonstances différentes, il aurait perdu son boulot. S’il avait été noir, il aurait perdu son travail au cours de ce deux premières années. S’il avait été anglais, il aurait aussi perdu son travail. »
Inefficacité des campagnes antiracistes
Pour John Barnes, toutes les campagnes mises en place ne font pas non plus l’affaire. « Elles ne peuvent pas avoir le moindre impact dans le sport. Parce qu’en affichant simplement un bannière « Pas de place pour le racisme », qu’est-ce que ça va changer dans la perception des gens ? Quand Raheem Sterling dit « Pas de place pour le racisme », un fan de Man City qui l’apprécie peut l’écouter, et encore. Mais pour 99% des fans qui ne supportent pas City, en quoi seront-ils influencés par ses mots ? »
Impuissance du football
Selon l’ex international anglais de 57 ans, la solution ne peut être qu’individuelle. « Ce sont des manières de penser que chacun doit changer soi-même. Le football peut poser le problème sur la table, mais ne peut pas le changer. La société en revanche, peut le faire. Aujourd’hui, on attend simplement que quelqu’un soit pris en flagrant délit de racisme et se fasse prendre, pour pouvoir dire qu’il a tort parce qu’on n’est pas du tout comme ça. Et tant qu’on ne fait pas sa propre analyse de soi, rien ne changera.»
Avec Foot365