Résultats irréguliers, identité de jeu en berne et joueurs qui commencent à douter, Andrea Pirlo fait face à des premiers remous à la Juventus .
Les nuages commencent à s’amonceler au-dessus de la tête d’Andrea Pirlo. Après un nouveau nul décevant concédé ce week-end sur la pelouse du promu Benevento (1-1), la Juventus laisse traîner trop de points en route en Serie A (matchs nuls à Crotone et contre le Hellas Vérone avant cela) et la voilà déjà à six points du leader, l’AC Milan, occupant la 4e place. Une position indigne d’un nonuple champion d’Italie en titre, d’autant que si sur la forme, ça ne va pas fort, dans le fond ce n’est guère mieux.
Depuis qu’il est arrivé cet été en tant qu’entraîneur inexpérimenté, Andrea Pirlo (41 ans) peine à donner une identité de jeu à son équipe. Les bonnes statistiques individuelles d’Alvaro Morata et de Cristiano Ronaldo masquent un peu les limites de cette équipe. L’enthousiasme et la curiosité du début de saison commencent à laisser place au doute. Le Corriere dello Sport va même jusqu’à évoquer la fin de la lune de miel entre le technicien et les joueurs.
Les joueurs ne comprennent pas Pirlo
«Nous devons gagner ce genre de match avec ou sans Ronaldo» concédait Pirlo après le nul à Benevento dimanche. Selon la publication italienne, le vestiaire fait le compte des griefs à l’encontre de son entraîneur. Il ne parlerait pas beaucoup tactique, que ce soit à l’ensemble de l’équipe ou individuellement aux joueurs, et laisserait son adjoint Igor Tudor mettre en place les séances d’entraînement. Durant les matches, c’est l’autre adjoint Roberto Baronio qui ferait entendre sa voix.
Au début de l’été, le vestiaire semblait séduit par les idées de l’ancien milieu de terrain, qui rappelons-le, devait initialement prendre en main l’équipe U23 de la Vieille Dame avant le départ de Maurizio Sarri. Il souhaitait mettre en place un football de mouvements et projetait une vision tactique moderne d’après les joueurs, qui ont de suite adhéré au discours. Sauf que dans la pratique, rien ne se passe comme prévu. En off, certains joueurs font part de leur incompréhension à l’image de Dybala et de Kulusevski qui ne comprennent toujours pas ce que leur coach attend d’eux sur le terrain.
Certains éléments de l’entrejeu éprouvent également des difficultés de positionnement lorsque la Vieille Dame n’a pas le ballon et les phases de construction sont souvent jugées trop longues. «L’équipe de Pirlo n’a pas encore trouvé d’identité tactique. Ce que la Juventus doit faire c’est surtout se remettre sur les rails en tant que grande équipe et qui va assiéger ses adversaires dans les 16 derniers mètres» assénait même Luciano Moggi, l’ancien patron du club, ce week-end. Voilà qui dresse un tableau peu reluisant alors que Pirlo n’est pas en place depuis six mois.
Avec FootMercato