A l’origine de la décision collective des deux équipes de quitter le terrain mardi soir, Demba Ba est revenu sur cette soirée historique.
Pour la première fois en Ligue des champions, les 22 joueurs ont pris collectivement la décision de quitter le terrain pour dire non au racisme. On joue la 13e minute de jeu mardi soir au Parc des Princes quand l’adjoint de Bassaksehir Achille Webo est exclu, accusant le quatrième arbitre de l’avoir appelé « negro ». Après de longues minutes de discussions, les joueurs quitteront tous ensemble la eplouse en guise de protestation.
« Il y a eu une faute et l’arbitre a décidé de ne pas donner de carton au joueur du PSG. C’est ça qui a chauffé un peu notre banc. Le quatrième arbitre dit quelque chose qu’on ne peut pas vraiment entendre, à part le coach qui est juste à côté de lui. C’est un mot qui a une portée émotionnelle très forte« , raconte Demba Ba dans une interview à ‘Bein Sports’.
« Le coach ‘rugit’ tout de suite et Achille (Webo) commence à s’emporter à son tour quand il entend le coach. J’ai décidé de me lever et d’aller questionner l’arbitre. Pas pour affirmer quelque chose mais pour questionner et savoir pourquoi il y a des différences faites entre les uns et les autres », poursuit l’ancien attaquant de Chelsea.
« Ce n’est pas le mot en lui-même qui me choque. Le mot en lui-même ne me choque pas. C’est le moment dans lequel le mot a été sorti. »
« On combat ce racisme ordinaire qui est dans la tête des gens »
« Quand je vais le questionner, je lui demande: ‘Monsieur l’arbitre, pourquoi vous dites de lui qu’il est noir alors que vous auriez pu dire que c’était l’entraîneur adjoint ou qu’il était à tel rang ? », interroge-t-il ensuite.
« Vous le réduisez à sa couleur de peau. Aujourd’hui il y a plusieurs formes de racisme. Ce racisme est un peu banalisé. On combat ces mots, ce racisme ordinaire qui est dans la tête des gens. Je referai ce qu’on a fait si je me retrouvais dans la même situation. »
La décision de quitter la pelouse, forçant le match à être reporté au lendemain, était particulièrement forte. « Nous avons arrêté de jouer pour qu’on puisse faire avancer les choses et pour répondre à ma question : pourquoi on peut appeler le noir par sa couleur de peau alors qu’on n’appelle pas le blanc par sa couleur de peau ? Il faut répondre à cette question. Je n’ai pas eu de réponse. »