Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Lions semblent n’avoir pas retenu les enseignements de la finale de la Can 2019, perdue face à l’Algérie. Timorés et manquant de caractère, les coéquipiers de Gana Guèye, très tôt menés au score, ont été bouffés par la «grinta» des Marocains.
Le Sénégal est tombé face au Maroc vendredi en amical à Rabat. Une défaite (1-3) qui fait mal car étant le plus lourd score sous l’ère du sélectionneur Aliou Cissé, patron de la Tanière depuis cinq ans. Mais curieusement, ce revers de Rabat présente des similitudes avec la défaite concédée lors de la finale de la Can 2019 devant l’Algérie (0-1).
D’abord au niveau du timing avec l’ouverture du score qui, pour ces deux matchs, a été matinale. Et ensuite par rapport à l’option des Algériens et Marocains, consistant à durcir le jeu. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Lions sont encore une fois passés à la trappe.
Toujours la même stratégie : casser les transitions en
multipliant les fautes
Autant la finale ratée face aux Fennecs fait mal, autant la défaite de Rabat laisse aussi des regrets. En fait, c’est comme si les hommes de Aliou Cissé n’avaient pas retenu les leçons de la Can 2019. La même stratégie ayant été retenue vendredi par les hommes de Halilhodzic : à savoir casser par tous les moyens les transitions offensives des Sénégalais, en multipliant les fautes et avec beaucoup de ruse pour ne pas dire de métier. Et quand l’adversaire est aidé par un arbitrage complaisant, un tel exercice devient aisé.
En fait, les Lions doivent savoir qu’ils sont maintenant attendus partout à cause de leur rang de première équipe africaine. Un statut que n’importe qu’elle équipe voudrait avoir et qui sert de dopant à toute équipe appelée à défier les vice-champions d’Afrique. Il y aussi les qualités de vitesse des joueurs sénégalais, comme Sadio Mané, Krépin Diatta, Isma£ila Sarr et qui poussent l’adversaire à utiliser tous les moyens «non-conventionnels» pour les stopper.
D’où la nécessité de s’adapter en apportant des réponses à cette stratégie de l’adversaire. Et seule une équipe de caractère peut répondre de la meilleure des manières. En apportant de la rigueur dans son jeu, par une implication de tous dans les défis physiques et un bon comportement tactique.
Mais cela passe d’abord par des sorties de balles propres, rapides, avec un circuit préférentiel basé sur un jeu en profondeur. Ce qu’on n’a pas vu à Rabat où Gana Guèye et Cie ont beaucoup joué dans leur propre zone, en insistant sur un jeu latéral ; ce qui faisait l’affaire des Marocains qui ont opté pour un pressing haut et agressif.
Ousseynou Ba et Boulaye Dia, les éclaircies de Rabat
Mais il n’y avait pas que du négatif dans ce match entre Lions. Dans la grisaille de Rabat, on a eu quand même droit à deux éclaircies : Ousseynou Ba et Boulaye Dia qui pourtant étrennaient leur première sélection en Equipe nationale. Associé dans l’axe à Salif Sané, le défenseur central de l’Olympiakos est crédité d’un match sérieux, malgré les trois buts encaissés par les Lions. Sa présence athlétique et ses duels gagnants ont été remarquables. Quant à Boulaye Dia, entré en seconde période, il a montré des choses intéressantes en peu de minutes. Des acquis que le sélectionneur aura l’occasion de fructifier demain contre la Mauritanie.
Avec lequotidien