Zinedine Zidane ne dit pas souvent grand-chose en conférence de presse. Il parle la plupart du temps d’un ton calme et monotone, ne critique jamais personne en public, notamment ses joueurs. Son isolement de presque deux semaines pour cause de covid lui a visiblement fait perdre les nerfs. Agacé comme rarement en conférence de presse ce vendredi, le Marseillais a pointé la presse du doigt. «Vous êtes sérieux ? Votre question, là, est sérieuse ? Chaque jour, on dit que je vais dégager. (…) Juste un peu de respect pour tout cela. Tu me fais rire… Mais ça va. Vous dites beaucoup de choses et vous devez vous rendre compte de leur portée. Dites-moi en face « nous voulons que vous dégagiez » et ne le faites pas seulement dans mon dos.»
L’entraîneur du Real Madrid est un peu à bout en ce moment. Confiné à la maison, il a visiblement eu le temps de lire la presse et tout ce qu’on peut dire sur sa situation, son équipe, ses joueurs et son club. Ce coup de sang n’a rien d’anodin. Beaucoup de choses nourrissent la contrariété du champion du monde 98. Il y a déjà le sportif. Les résultats du Real Madrid ne sont pas bons. Troisième de Liga, à 10 points du leader (l’Atlético), la Casa Blanca peine à enchaîner les résultats. Éliminé de la Copa par Alcoyano, club de 3e division, le club de la capitale s’apprête à disputer un 8e de final aller-retour face à l’Atalanta très incertain. Une élimination pourrait bien être le coup de grâce pour Zidane.
Zidane est agacé par plusieurs choses
Déjà sauvé par ses joueurs lors de la victoire dans le Clasico en novembre, puis un mois plus tard avec deux succès à Séville et contre Gladbach, l’entraîneur madrilène est sur la sellette depuis un moment. Selon AS, il se sent de plus en plus isolé au club. Il estime que le vestiaire et lui-même ne sont pas assez protégés par l’institution, notamment face aux médias. Alors que seul Emilio Butragueño, le directeur des relations extérieures, a pris la parole ces derniers temps, Florentino Pérez est lui resté discret. D’autant que face aux micros, Zidane a eu à gérer quelques sujets dont il n’avait pas grande responsabilité, comme le voyage polémique à Pampelune pour affronter Bilbao, alors que la tempête de neige Filomena s’abattait sur Madrid.
Il sait aussi qu’en coulisses on prépare sa succession avec Raul ou avant cela avec Pochettino. Même l’arrivée de l’Argentin au PSG n’a pas tellement fait redescendre la pression, à en croire AS. Enfin, il y a la gestion des transferts dont il n’est pas satisfait. Le club accumule les mauvais choix avec les venues de joueurs qui n’ont pas encore convaincu malgré un prix élevé (Militao pour 50 M€, Odriozola contre 30 M€ ou encore Vinicius en échange de 45 M€). Achraf, Mayoral, Odegaard, Brahim Diaz et Jovic sont eux déjà repartis et brillent ailleurs, alors qu’une solution a mis trop de temps à être trouvée pour Bale. Zidane grince aussi des dents face l’épineux sujet de la prolongation de Sergio Ramos. Si le triple vainqueur de la Ligue des Champions cachait ses états d’âme en public, désormais, il ne s’en prive plus.