Plusieurs membres du clergé ont manifesté une certaine réticence devant l’initiative du maire de Naples visant à rebaptiser le stade San Paolo au nom de la légende argentine Diego Maradona, décédée à l’âge de 60 ans.
Le chemin qui mène au baptême du stade de Naples en l’honneur de Diego Armando Maradona est parsemé d’embûches. La volonté du peuple napolitain et le désir de tous les supporters italiens, comme du maire de la ville, fait face à l’opposition des prêtres napolitains exprimée dans une lettre écrite par Don Salvatore Giuliano, curé de la Basilique de San Giovanni Maggiore, et adressée au Cardinal Sepe, rapporte le quotidien napolitain Il Mattino. « Le stade San Paolo reste au Saint qui nous a apporté Jésus ! Je ressens humblement la grande responsabilité de vous le dire », écrit par exemple Don Giuliano.
Un stade San Paolo di Maradona ?
« Très Révérendissime Éminence, je trouve vraiment triste que, alors que les puissants effacent les noms et les signes de la foi de nos villes, nous, les chrétiens, nous nous taisons ou, pire, nous les soutenons, poursuit l’homme d’église. Le Conseil des doyens pourrait évaluer la proposition de double dénomination, certainement équilibrée, et la transmettre ensuite aux prêtres. » Des paroles que le prêtre des Decumani (un quartier de Naples) partagent avec beaucoup de ses confrères, qui s’associent à son amertume et se déclarent disponibles au dialogue et à la confrontation pour tenter de trouver une solution commune, d’après la presse italienne.
Tout le monde s’accorde sur un point, ajoute Il Mattino: le stade devrait s’appeler San Paolo di Maradona, en prenant l’exemple de San Siro – Meazza à Milan. Le bon compromis pour sauver la foi et honorer le génial argentin. L’affaire est si sérieuse que le père Don Tonino Palmese, président de la Fondation Polis de la région Campanie et vicaire épiscopal du secteur caritatif et justice du diocèse de Naples, a écrit au préfet Marco Valentini, qui aura le dernier mot sur cette décision, pour lui faire part de son sentiment. « Une telle décision ne peut être dictée par l’enthousiasme du moment », a-t-il estimé, suggérant qu’une double appellation serait la meilleure solution, la plus à même de rassembler la foi et le football.
Avec RMC