Comptable de métier, Badou Gueye sert actuellement au trésor public de Mbour. Amoureux du ballon depuis le bas âge, il n’a jamais eu l’accord de son père pour entrevoir une carrière dans le football. Passé entre autres par l’As Douanes, Mbour Petite Côte , Saly sport club , Badou Gueye garde des souvenirs magnifiques dans la pratique de cette discipline. D’ailleurs à Saly où il vit, il a créé une académie » Girona FC », un nom espagnol pour une structure au Sénégal, cela mérite des explications. Dans notre rubrique » le foot & moi », Badou Gueye raconte sa passion et ses ambitions.
Badou, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Badou Gueye je suis comptable au trésor public de Mbour, président de l’académie Girona Fc de Saly. Le football c’est ma passion comme je l’ai souvent dit . Je l’ai toujours adoré et suivi même si mon père était réticent. Mon père me
faisait toujours croire que si je réussissais à un examen, il m’emménerait jouer au football. Les gens accouraient chez moi à chaque match que je jouais pour lui demander de me laisser faire carrière. Mais il a toujours privilégié mes études en me demandant d’abord d’obtenir le Bac puis la licence. Travailler comme comptable n’était pas ma vocation mais Dieu en a décidé ainsi.
Quel fut votre premier contact avec le ballon ?
Mes premiers contacts avec le ballon, c’est depuis le bas âge et ce n’est pas quelque chose que j’ai hérité de mes parents. C’est quelque chose que j’ai toujours vécu, même quand je dormais le ballon était toujours à mes côtés. J’ai eu la chance de jouer dans des clubs comme l’As Douane, Mbour Petite Côte, Saly Sport Club en division régionale. Les grandes compétitions qui m’ont marquées sont la Coupe d’Afrique en 92 , puis la coupe du monde en 2002 et la finale de Coupe du Monde remportée par la France en 1998.
A quel niveau avez-vous arrêté le football et pourquoi ?
J’ai arrêté le foot lorsque je me suis dit que j’ai atteint le summum. J’ai voyagé, j’ai eu l’expérience même si j’ai pas réussi à réaliser mon rêve . J’ai eu à jouer dans des grands clubs au Sénégal et j’ai fait des essais à l’extérieur. De retour d’un voyage, j’ai joué mon dernier match en Nationale avec l’ As Velingara. Entre temps je me suis marié et j’avais d’autres objectifs comme celui de faire du football un facteur de développement pour les jeunes de Saly.
A quel poste jouiez-vous ?
Je jouais comme milieu offensif et ou excentré.
En tant que footballeur, quel est le souvenir qui vous a le plus marqué ?
Je me souviens d’un match de tournoi pour la montée que j’avais joué dans la ville de Gossase avec l’équipe de Grand-Yoff. Sous la chaleur infernale de la ville à laquelle on n’ était pas habitué, l’equipe adverse ne nous a pas laissé nous échauffer et on a joué en première heure. C’était un match tellement difficile, j’étais le capitaine de l’équipe. À la fin de la première période, nous étions
à 0-0. J’ai profité de la mi-temps pour appeler tout le groupe et leur dire en toute franchise que j’abandonnais car je n’en pouvais plus. Mes coéquipiers ont commencé à rire disant que du moment où je suis le capitaine et que je les abandonne, ils ne sauraient plus où donner de la tête. L’entraîneur m’a fait sortir et j’étais très content car la chaleur était insupportable.
Je garde aussi de bons souvenirs de la coupe du monde 2002 et de la Coupe d’Afrique 2022 qu’on a gagnée récemment.
A quel moment vous est venu l’idée de créer une académie de football ?
Depuis tout petit, l’idée de créer cette académie de football faisait aussi partie de mes rêves. Sachant que dans la localité où je réside à Saly, on n’a jamais eu de joueurs internationaux. C’était pour moi un défi que je devais relever. Entre temps y’avait Diambars qui était à Saly et on arrivait pas forcément à en bénéficier. Dans tout Diambars, on n’arrivait pas à trouver un natif de Saly. Je me suis posé la question à savoir si ce sont les jeunes de Saly qui ne savent pas jouer au football. C’est à ce moment que j’ai décidé de me lancer pour encadrer,
accompagner, ces jeunes qui peuvent devenir professionnels dans l’avenir, les insérer, et leur permettre de s’épanouir dans le métier. J’ai discuté avec des personnes qui n’ont cessé de me soutenir et m’accompagner depuis le début pour la mise en place de ce projet. Comme je n’ai pas réussi en tant que footballeur, j’ai décidé de transmettre à ces jeunes l’expérience que j’ai eue dans le football pour faire en sorte qu’ils ne traversent pas ce que j’ai eu à traverser. Mon défi c’est de les aider à réussir dans le monde du football.
Pourquoi le nom de Girona FC ?
J’ai fait mon premier voyage en Espagne particulièrement à Girona Fc où j’ai effectué des essais. C’est un passage qui m’a beaucoup marqué et qui m’a aussi éveillé dans le sens du professionnalisme. Je me suis dit pourquoi ne pas renommer l’académie au nom de Girona Fcvu que c’est là bas que j’ai fait ma première sortie hors du Sénégal, mon premier voyage en tant que footballeur.
Peut-on dire que vous avez créé une académie de football pour continuer à vivre votre passion pour le
Ballon ?
Effectivement , j’ai aussi mis en place l’académie pour continuer à nourrir ma passion pour le football. Quand je suis sur le terrain, j’oublie tous mes soucis et problèmes, je deviens une autre personne. Le football c’est ma passion, c’est toute ma vie.
Quelles sont les ambitions de Girona Fc ?
Les ambitions sont multiples. Il y’a des objectifs que nous nous sommes fixés: celui de devenir un club professionnel connu partout à travers le monde. Nous voulons aussi former de très bons joueurs capables de représenter le Sénégal à travers les compétitions nationales et internationales. Nous devons aider les gamins à prendre conscience de ce qu’ils ont entre les mains car le football est un sport noble qui doit réunir, faire vivre, véhiculer la paix et beaucoup d’autres choses. Pour le moment, j’essaie avec les moyens du bord d’atteindre ces objectifs. Déjà qu’on puisse jouer en dans les compétitions comme la coupe du Sénégal, le championnat régional etc….J’aimerai bien nouer un partenariat avec un club à l’extérieur comme l’a fait Génération foot avec le Fc Metz .
Nous voulons aussi avoir notre propre
infrastructure, un terrain de 10 hectares où nous pourrons implanter le projet.
Entretien réalisé par Awa Sène
