Karim Benzema, Cristiano Ronaldo, Sadio Mané ou encore N’Golo Kanté débutent le championnat d’Arabie saoudite 2023-2024 le vendredi 11 août. Une ribambelle de stars venues d’Europe ont été attirées cet été par la Saudi Pro League.
Juste après le Mondial au Qatar l’hiver, le Portugais Cristiano Ronaldo a défrayé la chronique en signant un contrat XXL avec Al-Nassr en janvier dernier. L’attaquant portugais a rejoint le club saoudien pour deux ans et contre un salaire de 200 millions d’euros annuels, le plus élevé jamais offert à un footballeur. Depuis, d’autres prestigieux noms se sont ajoutés au championnat saoudien, nouvel eldorado du foot.
Après un été de transferts records, le lancement de la nouvelle saison, vendredi 11 août, devrait susciter de la curiosité. On ne verra plus le Sénégalais Sadio Mané sur les pelouses allemandes mais sur les terrains d’Arabie saoudite. Son compatriote Kalidou Koulibaly a quitté l’Angleterre pour Al-Hilal. Le défenseur de 32 ans, arrivé l’été dernier à Chelsea, aurait rejoint le club de Riyad pour 23 millions d’euros.
« L’Arabie saoudite a des moyens démentiels »
Plusieurs clubs ont donc attiré cet été des stars du football mondial, de l’ancien attaquant du Real Madrid Karim Benzema, au milieu de terrain brésilien Fabinho, en provenance de Liverpool. L’international ivoirien Seko Fofana a lui rejoint Cristiano Ronaldo à Al-Nassr. Le milieu de terrain de 28 ans a quitté le RC Lens au moment où le club du nord de la France s’apprête à retrouver la Ligue des champions. L’Ivoirien Franck Kessié, 26 ans, qui évoluait au FC Barcelone, vient de répondre favorablement à l’appel des sirènes d’Arabie saoudite. Le mois dernier, Al-Hilal a même proposé 300 millions d’euros au Paris Saint-Germain pour recruter Kilian Mbappé, mais l’attaquant français a refusé de rencontrer les dirigeants pour discuter d’un éventuel transfert.
Le buteur français Bafétimbi Gomis, qui connaît bien le pays pour y avoir joué entre 2018 et 2022 avec Al-Hilal, a indiqué récemment dans les colonnes de L’Équipe que « l’Arabie saoudite a des moyens démentiels » mais est « un vrai pays de football ». « Il l’a démontré avec sa victoire face à l’Argentine à la Coupe du monde. Je pense que ce succès a pesé dans l’accélération du processus. Ils veulent investir davantage pour gagner en visibilité et sont intelligents dans leur développement. Ils font aussi venir de grands entraîneurs et directeurs techniques. Leur ambition, c’est aussi de bâtir des équipes capables de rivaliser dans la future Coupe du monde des clubs de la Fifa », dit-il. Pour Bafétimbi Gomis, on ne peut plus parler de Championnat « exotique ». D’ailleurs, la Ligue saoudienne de football a signé un accord de diffusion avec le groupe Canal+ pour le territoire français.
Moderniser l’économie saoudienne et à réduire sa dépendance au pétrole
Pep Guardiola, entraîneur de Manchester City, a affirmé que le championnat saoudien avait « complètement changé le marché » et s’attend à ce que d’autres joueurs suivent le mouvement, les 18 équipes engagées pouvant avoir chacune huit étrangers.
Seulement cinq ans après avoir ouvert ses frontières à des touristes non-musulmans et avoir autorisé la conduite aux femmes, l’Arabie Saoudite tente d’ouvrir sa société conservatrice et longtemps fermée à l’étranger. Et le sport est une arme stratégique.
Le plus grand exportateur de pétrole du monde a dépensé des centaines de millions d’euros avec le transfert de Cristiano Ronaldo, le Grand Prix de Formule 1 de Djeddah ou le lucratif circuit de golf LIV Series par exemple. Ces initiatives font partie des grands projets du prince héritier Mohammed ben Salmane visant à moderniser l’économie saoudienne et à réduire sa dépendance au pétrole.
Mais le foot saoudien va devoir se plier aux règles internationales pour continuer à grandir et devenir incontournable. En juin dernier, la Fifa a infligé au club d’ Al-Nassr une interdiction de transfert, en raison du non-paiement d’indemnités pourtant dues au club anglais de Leicester après le transfert du Nigérian Ahmed Musa.
Avec RFI.fr