Alors qu’une troisième vague de la pandémie de coronavirus touche actuellement la France, le gouvernement, en accord avec la LFP et les clubs, a pris des décisions fortes à propos de certains internationaux.
Dès la semaine prochaine, les clubs de L1 et de L2 traverseront la première trêve internationale de l’année. Mais contrairement à d’habitude, beaucoup de formations garderont leurs internationaux au chaud. Parce que la LFP a dernièrement annoncé que « les clubs ne mettront pas à disposition des sélections les joueurs étrangers convoqués pour des matchs hors de la zone UE/EEE durant la prochaine période internationale du mois de mars ». Par exemple, les joueurs africains n’auront pas le droit de quitter leur ville pour rejoindre leur pays, compte tenu des nombreuses restrictions de déplacement à travers le monde. Pour éviter des septaines à tour de bras et surtout pour limiter les risques d’épidémie dans les clubs, les décideurs ont donc pris ce choix, qui fait forcément débat. Si les internationaux africains crient au scandale, c’est aussi le cas de certains européens, comme les Néerlandais.
Memphis Depay appuie là où ça fait mal
Memphis Depay dénonce l’absence de dérogation pour les joueurs qui souhaitent aller jouer pour leur sélection en-dehors de l’espace européen et qui devront obligatoirement observer une période d’isolement à leur retour en France. Contrairement aux Bleus, qui se rendront pourtant au Kazakhstan.
Il interpelle directement Emmanuel Macron et le gouvernement français. Dans un message posté sur son compte Twitter, Memphis Depay demande au président de la République le droit de pouvoir rejoindre sa sélection. « Gouvernement français, puis-je rejoindre l’équipe nationale néerlandaise lundi, s’il vous plaît? Ce serait juste, puisque vous faites une exception pour l’équipe de France, qui se déplace aussi hors Europe pour jouer des matchs!!! », écrit-il ce vendredi.
Les Pays-Bas de Depay doivent affronter mercredi la Turquie, à Istanbul, dans le cadre des qualifications à la Coupe du monde 2022. Or les clubs de Ligue 1 et Ligue 2 se sont mis d’accord pour retenir l’ensemble des internationaux non-européens et ceux qui devaient quitter l’espace européen lors de la trêve internationale à venir. Une mesure liée aux restrictions sanitaires en France, afin qu’ils ne soient pas confrontés à une période d’isolement à leur retour.
En raison de l’épidémie de coronavirus, la Fifa a assoupli ses règles de convocation des joueurs pour cette trêve, autorisant les clubs à retenir leurs joueurs en cas de quarantaine (ou septaine dans le cas de la France) obligatoire au retour.
Dans cette situation, la dérogation accordée aux Bleus par les autorités pour aller jouer leur match au Kazakhstan le 28 mars fait beaucoup parler. Ils n’auront pas à respecter de septaine. Contrairement à Depay, qui se rendra lui aussi en-dehors de la zone UE, en Turquie.
« Il y a des décisions assez étranges qui sont prises à l’intérieur de l’Europe mais aussi en dehors par rapport aux joueurs africains. Je ne suis pas un politique mais juste une personne lambda et je continue de penser que ce n’est pas juste », a martelé Depay ce vendredi en conférence de presse.
« Ce n’est pas quelque chose de très malin. S’il y a des restrictions pour une équipe et pas pour d’autres, cela peut laisser penser à des cas de discriminations ou de racisme. Toutes ces décisions prises, peut-être de manière un peu trop rapide, ne donnent pas une très bonne impression. J’espère que ça fonctionnera parce que sinon cela va poser problème », a insisté l’attaquant et capitaine de l’OL, indiquant « ne pas avoir de nouvelles » pour son cas personnel.
Son entraîneur Rudi Garcia a lui suggéré un report de la 31e journée de Ligue 1 afin de permettre à tous les internationaux d’éviter une période d’isolement à leur retour de sélection.