Ce mardi soir, Josep Maria Bartomeu a présenté sa démission. Quelques minutes après, celui qui occupait le poste du président du club blaugrana a expliqué les raisons de son départ.
Le FC Barcelone vit une crise sans précédent. Entre les départs de Quique Setién et Eric Abidal, l’arrivée de Ronald Koeman ou encore les dossiers Lionel Messi et Luis Suarez, qui a finalement rejoint l’Atlético de Madrid, les pensionnaires du Camp Nou ont vécu des semaines compliquées après l’humiliation face au Bayern Munich lors du Final 8 de l’UEFA Champions League. Dans la tourmente, Josep Maria Bartomeu est finalement resté fidèle à son poste de président du Barça. Malgré la menace de la motion de censure et les rumeurs annonçant son départ hier, il avait pris tout le monde à contre-pied en poursuivant son aventure chez les Catalans. « Il n’y a pas de raison de démissionner, ce serait le mauvais moment pour laisser le Barça aux mains de gestionnaires qui ne pourraient pas prendre les décisions qu’on prend chaque jour ». Mais son discours a radicalement changé en 24 heures. En effet, il y a quelques minutes, on apprenait que Bartomeu, ainsi que sa direction, avaient démissionné.
Bartomeu lâche ses vérités
Dans la foulée, il a tenu une conférence de presse pour expliquer les dessous de cette décision. «Bonsoir. Je me présente pour vous communiquer ma démission ainsi que celle du reste de la direction. C’est une décision réfléchie de la part de tout le monde. Ce matin, j’ai reçu la réponse du Gouvernement de Catalogne et leur réponse a été claire : le gouvernement de Catalogne réitère qu’il n’existe pas d’obstacles juridiques à la tenue du vote de défiance. Cela signifie qu’ils exigent que le vote soit décentralisé. Ils ne font aucune mention de notre proposition de disposer de 15 jours de marge afin de garantir les mesures de sécurité nécessaires. C’est pourquoi nous leur avons demandé une couverture légale, la même qu’ils avaient demandée au gouvernement central. Ils ont décidé de ne pas donner la même chose qu’ils avaient demandée. Ils ont choisi de se laver les mains dans une situation qui leur est inconfortable. Ce midi une réunion c’est tenue. Tant les promoteurs de la motion que le président de la table se sont opposés au changement de date et ont assuré qu’ils allaient intenter une action en justice contre le conseil d’administration».
Il a ensuite régler quelques comptes. «Certaines décisions, au-delà du fait d’être incompréhensibles, me paraissent irresponsables. C’est un qualificatif fort, mais c’est ce que je pense. A l’heure où le Gouvernement prend des décisions et évoque le confinement le week-end avec la crise sanitaire, nous voyons des versions contradictoires. Pour le moment, je ne trouve pas d’autre qualification que le mot irresponsable. En tant que conseil d’administration, nous devons agir de manière responsable, nous devons garantir la santé de tous. Nous ne voulions pas être en position de mettre la santé de tous en danger. Après l’élimination des Champions, le plus facile aurait été de démissionner, mais nous devions garantir l’avenir du club au cours d’une crise mondiale sans précédent. Nous ne pouvions pas laisser le club entre les mains d’un manager. Qui aurait engagé un coach ou signer des joueurs ou assurer la continuité de Messi ou ajuster les salaires? En tant que conseil d’administration, nous avions l’obligation de le faire».
L’ancien patron du Barça évoque sa gestion
«Nous avons convoqué les élections à la première date disponible selon les statuts. Une démission anticipée aurait provoqué un vide de pouvoir durant quelques semaines. Nous n’avions aucune raison de démissionner avec des élections fixées en mars. Nous ne voulions pas fuir malgré l’usure personnelle. Un club comme le Barça doit avoir des transitions ordonnées. Trop souvent, nous avons trouvé des fins de mandat prématurées et nos statuts prévoient cette large marge dans l’appel aux élections. On a laissé entendre que nous avions des choses à cacher. Tout est faux. Ils disent que j’ai une grande capacité de résilience, mais ce que j’ai, c’est beaucoup d’expérience. J’ai toujours défendu que notre autocritique nous rend plus forts et ce que nous avons vécu ces derniers mois dépasse la limite. Il m’a insulté et menacé, comme tous les membres du conseil. »
Enfin, il a conclu : «Ce fut un honneur de servir le club, en tant que manager et en tant que président. J’ai essayé d’assumer le poste avec responsabilité et honnêteté. J’espère que durant les prochains jours, l’ajustement salarial des effectifs et des employés pourra être scellé. Si ce n’est pas fait, il pourrait y avoir de graves conséquences dans le club. J’espère qu’il y aura un accord de toutes les parties. Je peux annoncer qu’hier nous avons approuvé les prérequis pour faire partie d’une Superligue européenne. La décision de jouer la compétition doit être ratifiée par la prochaine Assemblée. Nous pouvons dire avec fierté que nous sommes le meilleur club au monde en valeur. Nous l’avons réalisé devant de grands magnats et États, en gardant le club entre les mains des membres (…) Le club a une solidité incontestable.»
Une page va donc se tourner au Barça, qui veut mettre un terme définitif à cette crise.« Maintenant, nous voulons tourner la page et que chacun tire ses conclusions. La seule chose que je veux, c’est continuer à profiter du Barça et ils auront mon plein soutien à l’avenir. Quand nous avons commencé le mandat, nous voulions que le Barça soit le plus grand club mondial et nous l’avons réalisé. Je remercie tous les membres, les peñas, les joueurs, le staff et surtout mes collègues du conseil d’administration. Vive la Catalogne et le Barça». Le Barça peut passer à autre chose à présent…
Avec FootMercato