Pour sa 1ère saison en République Démocratique du Congo, le gardien sénégalais Alioune Badara Faty vient d’être sacré champion avec le Tp Mazembe. Un joueur au palmarès bien fourni en club et en sélection : double champion d’Afrique avec l’équipe nationale Sénior au Cameroun ( 2022) et les locaux au Chan en Algérie ( 2023). Après avoir connu toutes les catégories avec le Casa-Sport et gagné la Coupe du Sénégal, Aliou Badara Faty (25 ans) a décidé de poser cette saison ses baluchons au TP Mazembe, histoire de relever un nouveau défi. Malgré une intégration un peu difficile en plus d’une concurrence rude avec trois autres gardiens de but, Alioune Badara Faty a su tirer son épingle du jeu et récupéré la place de numéro un.
Comment ça s’est passée votre intégration avec l’équipe du TpMazembe, dans un nouveau cadre de vie ?
C’était compliqué pour moi déjà par rapport à la langue, aux nouveaux coéquipiers, au nouvel environnement. Il m’a fallu du temps pour l’adaptation. En plus la concurrence était rude car ily’avait trois autres gardiens de buts donc j’avais du pain sur la planche. J’étais conscient du travail qui m’attendait. Toutefois, il y’avait un point positif car Lamine Ndiaye, l’entraîneur, est sénégalais. C’était rassurant et j’ai aussi été bien accueilli par le staff.
Vous êtes champion de la Linafoot avec TP Mazembe votre toute première saison avec l’équipe. Combien de temps vous-a-t-il fallu pour devenir le gardien titulaire vue la concurrence que vous avez évoquée ?
Je suis resté un bon moment sur le banc et il m’a fallu beaucoup de travail, de l’endurance, une préparation physique complète et une confiance en moi. De plus, il me fallait être performant pour convaincre le coach. Et il a fini par me donner une chance et aujourd’hui il ne l’a pas regrettée car nous avons fini par être champions même si nous aurions aussi aimé gagner la ligue africaine des champions ( Ndrl: le TP Mazembe éliminé cette saison en demi-finale par Al Ahly. )
Étant arrivé en tant que numéro 4, la concurrence était sans doute rude. Comment avez-vous géré ces moments de pression et de doute ?
Sincèrement ça n’a pas été facile mais grâce aux conseils de mes proches, plus particulièrement ceux de ma mère qui m’a toujours dit que seuls la concentration et le travail pourront m’aider. J’ai aussi su garder la foi. Mais j’avoue c’était stressant tout ça mais par la grâce de Dieu j’ai su m’y faire et aujourd’hui je ne peux que dire « Alhamdouliah »
Vous avez été nommé meilleur gardien de la Linafoot, qu’est-ce que cela vous fait ?
Je suis fier et content de voir que mes efforts n’ont pas été vains.
Vous semblez aussi être aussi l’un des joueurs préférés des supporters du TP ?
Ah oui, j’avoue que j’ai été surpris de leur soutien et ça m’a aussi aidé à m’intégrer plus vite. Ça fait chaud au cœur. Disons que c’est un honneur et je les remercie de passage.
Sur le plan individuel, êtes-vous satisfait de vos performances ?
Pour ma première saison avec les corbeaux, je crois que j’ai donné le maximum.
Quelles étaient vos ambitions dès que vous êtes venu à TP Mazembe ?
C’était de me trouver une place dans l’équipe, de m’imposer et d’évoluer en surpassant mes limites et je pense les avoir atteintes.
Pourquoi le choix de TP Mazembe sachant qu’au retour duCHAN que vous avez remporté avec le Sénégal, plusieurs clubs vous courtisaient ?
J’ai choisi TP Mazembe car leur offre était à la hauteur de mes attentes. Mon contrat avec le Casa- Sport était en cours et les offres des autres clubs ne convenaient pas au président du Casa Sport contrairement à celle du Tout Puissant Mazembe. De plus, c’était le moment pour moi de partir. J’avais déjà prouvé mon talent dans le championnat sénégalais et j’entrais dans ma dernière année de contrat avec le Casa Sport. Je voulais du changement et de nouvelles expériences. Le Tout–Puissant Mazembe est un grand club, du coup, j’ai tenté ma chance et je ne le regrette pas.
Vous êtes partis avec deux compatriotes, Jean Barthélémy Diouf et Mor Talla Mbaye, comment se passe la cohabitation ?
Jean Barthélémy et Mor Talla sont des frères et nous vivons en parfaite harmonie et dans la solidarité. On s’entre–aide autant que possible et leur présence a atténué ma solitude.
Quels sont vos souvenirs les plus marquants avec l’équipe nationale A lors de la CAN tout comme avec l’équipe nationale A’ ?
Mes meilleurs souvenirs à la CAN au Cameroun, ce sont les moments où nous étions tous ensemble. Les délires, les conseils des anciens mais aussi la solidarité d’ailleurs c’est grâce à cette solidarité que nous avons été sacrés champion d’Afrique. Pour leChan aussi, c’était quasi-pareil. Nous nous entendions très bien. Il y’avait de l’harmonie et cette ambition de remporter le titre. La joie que j’ai ressentie après la victoire, ça je ne l’oublierai jamais. Ce sont des moments forts de ma carrière car j’y aussi acquis de l’expérience.
Et les souvenirs avec le Casa-Sport ?
Le Casa-Sport, c’est chez moi car j’y ai fait pratiquement toute ma jeune carrière. J’ai passé de très beaux moments avec ce club mais surtout avec mes coéquipiers. Nous étions solidaires, présents les uns pour les autres. Le souvenir le plus marquant, c’est lorsqu’on a remporté la Coupe du Sénégal. En plus c’est grâce à cet exploit que j’ai été convoqué avec l’équipe nationale A.
Depuis le sacre à la Coupe d’Afrique des Nations en 2022, vous n’êtes plus revenu en équipe. Pourquoi d’après-vous cette absence ? Pensez-vous à un retour en sélection ?
C’est vrai que je n’ai pas encore eu la chance de retourner en équipe nationale A. Oui j’aimerai bien retrouver la sélection car c’est un honneur de défendre les couleurs de sa nation. J’y travaille, je fais de mon mieux pour gagner plus d’expérience et maintenir la forme en espérant rejoindre très prochainement l’équipe nationale A.
Une anecdote qui vous a marquée dans votre jeune carrière?
J’ai vécu trop de périodes difficiles mais ma blessure avec le Casa Sport a été particulièrement dure. J’étais obligé de prendre de me prendre en charge tout seul. Je n’ai pas eu d’accompagnement. J’ai trop souffert je me suis senti seul surtout que c’était en début de saison. Mais juste après cette épreuve, j’ai rejoint l’équipe, remporté la coupe du Sénégal et ai été convoqué en équipe nationale A.
Quelles sont vos ambitions dans le foot ?
Avoir le maximum d’expérience, remporter plus de trophées mais aussi jouer dans mon club de rêve
Quel est votre club de rêve ?
Mon club de rêve c’est le Real Madrid mais le championnat où je rêve de jouer, c’est le championnat d’Angleterre.
Un dernier message que vous aimerez lancer à ceux qui vous lisent et à vos fans ?
Redoublez d’efforts! Ne baissez jamais les bras. Certes il y’aura des moments durs mais il faut s’armer de courage, de patience et de beaucoup de foi.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR AWA MANÉ
